Les acryliques et crayons sur papier confinent souvent à l'enchantement pur de chaque tableau de Miltos Pantélias./Photo DDM, Jean-Luc Bibal |
Finesse et évanescence
« Dans son délicat hommage à la femme, Miltos renouvelle l'érotisme du nu intimiste, traits classiques et sûrs, fondus dans l'ombre de nos désirs, suave exorcisme des démons légers qui hantent nos âmes », souligne le dithyrambique Jean-Marc Tilcké, heureux d'avoir sous son toit un artiste dont le propos va bien au-delà de sa discipline, engagé qu'il est pour son pays qui sombre lentement. « L'art est complètement arrêté en Grèce. Il n'y a plus de soutien financier à la culture. Il règne une vraie insécurité face à l'avenir », explique Miltos Pantelias. Ce dernier revient sur la genèse des travaux qu'il expose : « Au départ, il y avait le drapé et toutes ses variations. La femme est venue s'ajouter, puis a pris une importance évidente. » Finesse des courbes, évanescence du regard, érotisation des attributs les plus puissants (sexe et poitrine) par le biais du vêtement ou du drap : Pantelias montre tout sans jamais effleurer, même de loin, l'outrance ou la vulgarité. Juste une pureté sous ses doigts de maître, lui que Deleuze ou Bacon auraient pu inspirer. Vraiment une expo à ne pas manquer, d'autant que Pantelias a eu la bonne idée d'inviter deux autres artistes, Sylvie Rivillon et Ariel Moscovici, sculpteurs, dont les productions forment une réelle cohérence avec l'œuvre de Pantelias.Xavier Hurtevent